Jean-Paul stéphan                                                                                 7 août 2007

 

 

 

Victoire à Oger sur route!

 

 

 

            "Ouaiiis! ". En franchisant la ligne, j'ai poussé un cri de joie et d'étonnement, un peu terni quelques secondes plus tard par l'accrochage du second et du troisième qui allaient s'affaler sur la route. Ce lundi 06 août 2007 est une belle surprise pour moi!

 

Mais revenons au commencement du début de l'entame de course…Il pleut, c'est orageux, on a 115km à parcourir et une belle bosse de 1,5km à gravir 6 fois. Une vraie bosse, que je monterai une fois en 39X19 au 2ème tour, et en 39X21 lors des autres, donc ça grimpe! Le reste de la boucle de 19km est roulant pour moitié et parsemé de mini-côtes  (genre 52X19 ou 21) pour l'autre.

 

On part directement dans la côte, montée doucement. Ça change d'un départ vtt. Je ne suis plus habitué à la route, j'ai roulé sur mon vélo de route le vendredi 03 août, ça faisait 3 jours que je me disais qu'il fallait que j'aille sur la route et à chaque fois je finissais pas sortir le X 160 pour faire du vtt! Ce vendredi, j'ai enchaîné 7 côtes bien raides en essayant de me faire mal aux jambes mais j'avais bien du mal, j'accélérais fort tout en ayant de très bonnes sensations, bref, la grande forme! au bout de trois stages et d'un championnat en altitude, ça peut se comprendre…Mon avant-dernière sortie sur route, c'était le…27 juin (2007 quand même!).

 

Je crains donc d'attraper au moins des crampes en fin de course. Mais je ne crains pas de m'amuser sur le vélo. Ainsi, au début du 2ème tour, je prends quelques secondes sur un contre, et je monte toute la côte à fond ou presque…sauf que je me fais passer par quatre coureurs au sommet où il y a une prime. Très bien géré tout cela…Néanmoins, on insiste et on fait environ 4km avant de se faire reprendre par un petit groupe de chasse. Nous voilà à douze. Ça roule mal, du coup ça attaque, quatre coureurs se détachent un peu, je sens qu'il faut y aller, j'attaque dès le pied d'un "coup de cul" de 400m, je rentre avec un coureur dans ma roue, nous voilà partis à six et ce sera la bonne! Seul hic : dans ce groupe il y a deux coureurs du VC Ornans, je me dis qu'ils risquent de nous manœuvrer sur la fin. Mais on n'y est pas encore.

 

On s'entend bien et on creuse l'écart, avec juste un petit coup de théâtre à la fin du 3ème tour : Baillet du CC Villeneuve St Germain crève, la voiture s'arrête pour le dépanner, on attaque la 4ème ascension…je crève! Et la voiture qui n'est pas là! Heureusement, c'est une crevaison de l'avant et on est dans une pente à 8%, je monte donc un peu comme ça à 20m des échappés. La voiture arrive, j'attrape ma roue dans le coffre avant que le préposé ait eu le temps dire "Ouf", et me voilà reparti. Un motard arrive et me dit que les commissaires l'ont autorisé à me donner quelques poussettes car je suis retardé sur crevaison. Dans l'intervalle, Baillet m'a repassé et s'arrête à nouveau pour prendre une autre roue! Mais finalement, 4km plus loin, on est tous deux revenus dans l'échappée, ouf!

 

À la fin du 5ème tour, Cuenin fait une prime, puis je le passe un peu sur l'élan…Je prolonge, je me dis qu'on ne sait jamais, sur un malentendu je peux conclure…Je prends jusqu'à 20" d'avance mais derrière ça finit par s'organiser. Je monte néanmoins toute la côte à bloc…Je suis repris juste après le sommet, il reste 17km de course. J'ai mal aux jambes et je ne fais plus le malin. Les crampes que je craignais sont bel et bien là, je me tape sur les cuisses, je sors les pieds des pédales pour étirer les quadriceps, je creuse le dos en reculant les fesses pour étirer les ischios…J'étire, j'étire!

 

Après quelques banderilles des uns et des autres (sauf moi et Sébastien Lefèvre, vététiste lui aussi, moins fringant qu'au début), le rythme baisse fortement à 8km de l'arrivée. Puis ça remet ça à 5 bornes du but. Sur une accélération, j'attrape une crampe dans mes deux vastes internes. Bigre! Heureusement, elles passent quand ça ralentit. Je me dis que j'ai 1% de chances de gagner…Je me contente de suivre celui qui va chercher celui qui attaque, je navigue entre la 4ème et la 6ème (dernière) position, un peu comme "aspiré" par le groupe et ses accélérations. Finalement, les 3 derniers kilomètres sont très rapides.

 

On arrive dans le dernier virage. Durant toute la course, j'ai eu le loisir d'observer que je virais carrément plis vite que mes compagnons. Ce virage est à 90°, en phase de séchage, je l'aborde en 4ème position à 15m du premier, mais j'en sors "lancé" comparé aux autres. Il reste 250m en faux plat montant, j'ai un braquet pas trop gros (52X15?), alors que Cuenin sprinte devant moi sur un braquet "énorme". Tout en me demandant si je rêve, je reviens sur tout le monde, il y a de la place à droite, je passe…à 20m de la ligne j'ai course gagnée mais je lance quand même le vélo pour l'emporter avec un peu plus d'une roue d'avance. "Si on m'avait dit ça avant le départ"…Le 2ème (Baillet) et la 3ème (Cuenin), au beau milieu de la route, font alors une bévue : ils s'appuient l'un sur l'autre (fatigue? Excitation du sprint?) et s'affalent sur le bitume. Baillet a peut-être une clavicule cassée, Cuenin a seulement des brûlures.

 

 

            Franchement, je ne pensais pas que je gagnerais encore des courses sur route. Mon nouveau vélo de route va bien! Il a fait le prix de Sommevoire (2ème après 50km d'échappée à deux) et le prix d'Oger (victoire!). Reste à revenir au coup de pédale vtt (je ne pense pas l'avoir perdu en une seule course sur route!), le championnat du monde masters c'est dans douze jours.

 

Mon petit Jules, en voyant le bouquet que je rapporte, me dit que lui aussi il va faire des bouquets (de marguerites) et que quand i y aura des courses il les donnera à "tous ceux de la course". Il me demande "C'est bien un enfant qui fait des bouquets pour les coureurs?". Oui c'est bien…En voilà un qui m'émeut plus qu'une victoire en vélo…